“Cercle Magellan : Marie-Zoé, pourriez-vous nous décrire brièvement votre activité ?

Marie-Zoé Beaugrand : Notre activité consiste à contribuer à la performance industrielle de nos clients par l’amélioration de leurs processus de mesures.

La stratégie de l’entreprise repose sur le service  de  proximité  que  nous  offrons à nos clients grâce à un maillage internatio- nal d’agences locales et des équipes tech- niques mobiles pouvant intervenir direc- tement sur leur(s) site(s). Cette proximité unique nous différencie de nos concurrents (entreprises locales ou constructeurs d’ins- truments de mesure internationaux) et fait de Trescal le premier acteur international indépendant du marché.

CM : Dans quel contexte le projet de code éthique et de RSE de l’entreprise a-t-il été envisagé ?

MZB En tant que dirigeants nous sommes particulièrement sensibles à la notion d’éthique : nous sommes une société de service, nos équipes sont la force vive de Trescal. 75 % d’entre elles sont composées de techniciens qui concluent leur mission par la signature de certificats de conformité ou par l’émission de constats d’anomalie. Toute la valeur apportée par Trescal à ses clients, repose donc sur le trépied suivant : expertise technique, maîtrise des processus qualité et éthique personnelle.

En 2013, nous avons décidé d’innover en créant un comité d’éthique pour nous assu- rer que chaque salarié puisse à tout instant et en toute confidentialité nous faire part d’une situation jugée anormale.

Par ailleurs, dès 2014, nos actionnaires o n t souhaité inscrire Trescal dans   une démarche ESG proactive (Environment, Social & Governance).

CM : Quels étaient vos objectifs en engageant ce projet et quelles actionsavez-vous mises en place ?

MZB Trescal souhaitait garantir un envi- ronnement de travail en perpétuelle amé- lioration pour nos salariés, nos clients ou nos partenaires et assurer à chacun d’entre eux que nous travaillons dans le respect de toutes les lois et réglementations qui régissent les pays dans lesquels nous exer- çons nos activités.

Nous avons donc mis en place des média- tions, internes et externes à l’entreprise dans le but de résoudre les éventuels conflits interpersonnels entre les parties prenantes… et cela fonctionne !

Par ailleurs, Trescal s’étant engagée dans une démarche d’évaluation en matière d’ESG, il nous a semblé naturel de nous inscrire également dans une démarche de progrès vis-à-vis de nos fournisseurs tou- jours dans le but d’évoluer dans un cadre de confiance réciproque, respectueux du droit et de nos engagements mutuels. Nous avons concrétisé cette approche en signant en 2014 la Charte « Relations Fournisseur Responsables » conçue par la Médiation Inter-entreprises et la CDAF.

CM : Qui a porté la mise en place du projet et comment l’avez-vous déployé en France et à l’international ?

MZB : Il va sans dire qu’une initiative comme celle-ci, incarnée par le Comité d’éthique, ne fonctionne que si chaque sa- larié se sent solidaire et responsable. Tout commence donc par le courage individuel. L’entreprise, quant à elle, doit fournir le cadre permettant à chacun de s’exprimer librement.

Chacun s’est impliqué à son niveau : l’exemple venant d’en haut, l’équipe diri- geante, bien sûr, mais aussi les Directions RH, Finance, Commerciale et Qualité par l’animation des processus transverses et enfin, le management intermédiaire, qui relaye la stratégie globale sur le terrain.

En France, les syndicats ont été un acteur précieux pour faciliter certains audits tech- niques et concernant l’international, le fait que le sujet ait été porté par un dirigeant a facilité l’adhésion des différents directeurs pays. L’enjeu consiste désormais à mainte- nir une constante attention et à commu- niquer en permanence, nos équipes étant en perpétuel mouvement compte-tenu des recrutements de nouveaux collaborateurs ou des acquisitions réalisées.

CM : Comment envisagez-vous l’évolution dans le temps de vos politiques éthiques et RSE ?

MZB : Nous allons travailler avec une en- treprise spécialisée dans les démarches et évaluations RSE. Ceci nous garantira d’avoir accès aux meilleurs standards du marché, d’évaluer constamment nos pratiques et initiatives internes pour acter des engage- ments annuels et ainsi progresser pas à pas. Nous envisageons les politiques éthiques et RSE comme une course d’alpinisme : il faut bien se préparer, choisir la bonne cordée et, après avoir atteint l’objectif initial, penser au sommet suivant.

Par  ailleurs,  nous  prévoyons  de  publier à  partir  de cette année,  un  rapport  an- nuel présentant les meilleures initiatives des différents pays afin qu’elles servent d’exemples à l’ensemble du réseau !”​

Marie-Zoé Beaugrand, 44 ans, est ingénieur diplômée de l’Institut Agronomique Paris- Grignon (1997) et de Sciences Politiques (2000). Elle a débuté sa carrière dans la Recherche en Biologie Moléculaire chez RORER puis au Marketing chez Danone et Unilever.

Elle  a  ensuite  rejoint  le  Groupe  Urgo (2000)   où  elle   a   dirigé   pendant   10 ans le Service de Conseil en Stratégie, l’Efficacité Opérationnelle et piloté les Relations   Humaines   de   2003   à   2010.

Elle a créé en 2010 sa société de conseil pour  accompagner  des   entreprises  de taille intermédiaire sur les thèmes de la gestion du changement (réorganisation, nouveau projet transverse, alignement opérationnel). En 2014, elle rejoint le Groupe Trescal en prenant un mandat de Directeur Général Délégué & Secrétaire Générale.

Elle  est  également  membre  du  Comité d’Ethique du Groupe ONET.